Les jeunes au travail : de plus en plus tôt.
L'entrée sur le marché du travail de plusieurs adolescents fait l'objet d'un intérêt croissant. Outre l’intensité du travail, ce qui peut poser problème pour des adolescents aussi jeunes, est le taux de stress relativement élevé qu’ils subissent en emploi. Une situation qui favorise la problématique du décrochage scolaire.
Au Québec, il n’y a pas d’âge minimum pour avoir un emploi. Avant 14 ans, l’employeur doit néanmoins obtenir du parent une autorisation écrite permettant à l’enfant de travailler. Jusqu’à l’âge de 16 ans, la loi restreint aussi son horaire de travail.
En 2017, avant même la pénurie de main-d’œuvre, une enquête sur la santé des jeunes du secondaire a déjà montré que plus de la moitié occupaient un emploi. Le besoin d’une autonomie financière était la raison la plus évoquée.
Mais voilà, les adolescents ne se contentent plus d’emplois faciles et sans risque, ils sont de plus en plus nombreux à investir des lieux de travail, difficiles et contraignants, quelques fois même à risque. Ce qui n’est pas sans créer de petites surprises.
Les accidents de travail
Au Québec, 149 mineurs de moins de 16 ans ont été victimes d’accidents du travail en 2020, selon la commission chargée de faire respecter les lois du travail. Les plus jeunes étaient âgés d’à peine 11 ans.
Chez les mineurs, le chiffre des accidents a augmenté au Québec presque chaque année, passant de 720 en 2017 à 1004 en 2021, selon les données fournies par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail.
Un décès est aussi survenu en 2019 au Saguenay-Lac-Saint-Jean et un autre en 2020 dans la région de Chaudière-Appalaches. C’est pour cette raison qu’avant l’âge de 14 ans, les employeurs doivent avoir l’aval des parents pour pouvoir faire entrer un jeune sur le marché du travail.
Décrochage scolaire
Il faut dire que la pandémie n’a pas arrangé les choses. Le nombre de jeunes qui ont abandonné leurs études en plein Covid est en augmentation dans une majorité de centres de services scolaires. Ils sont mêmes de trois à cinq fois plus nombreuses dans certaines régions.
Au ministère de l’Éducation, les derniers chiffres rendus publics pour l’année scolaire 2018-2019 font état d’un taux de décrochage de 14,2 %, en légère hausse depuis deux ans.
Égide Royer, expert en matière de réussite scolaire, se réjouit néanmoins des 13 millions $ annoncés récemment par Québec pour favoriser le raccrochage scolaire. Une somme qui permettra d’embaucher des agents de liaison, pour faire un suivi personnalisé auprès des élèves qui ont décroché.
Enfin, il est bon de mentionner qu’il est toujours possible et souhaitable d’encourager la conciliation entre le travail et les études. Les documents les plus récents suggèrent qu’il est possible d’atteindre un équilibre gagnant-gagnant.